La fin d’une ère à la Roma avec le limogeage de Mourinho

La récente conclusion du passage de Jose Mourinho au sein de l’AS Roma a marqué les esprits, non tant par sa soudaineté que par son inéluctabilité. Cette période a certes insufflé une nouvelle vitalité au club, mais laisse un goût d’inachevé de par son manque de nouveauté et sa prévisibilité.

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Il serait cependant injuste de se focaliser uniquement sur cette saison pour évaluer ce chapitre, car c’est précisément à ce moment que les choses se sont détériorées. Les deux premières saisons, plus flatteuses, mettent en lumière les performances européennes du club, soulevant des interrogations quant à la véritable amélioration de la situation à Rome et aux réelles capacités de Mourinho.

Une ascension en trompe-l’œil ?

Il est indéniable que la présence de Mourinho a rehaussé le profil international de la Roma. Les images de fans unis dans leurs chants en son honneur après les matchs étaient fréquentes, et le club était davantage cité, en grande partie grâce à Mourinho et à ses performances en compétitions européennes.

Une relation particulière s’est tissée entre Mourinho et les supporters de la Roma, célébrant ensemble le titre de la Conference League, puis s’unissant contre les autorités dans une lutte contre les décisions arbitrales. Cette connexion, rare et précieuse, serait même reconnue par Mourinho lui-même.

Un bilan en demi-teinte

Si une décision arbitrale controversée en Europa League ne s’était pas produite, la Roma aurait pu ajouter un trophée à son palmarès déjà bien garni. Mais aurait-ce véritablement symbolisé un progrès ?

Mourinho s’est illustré dans les compétitions à élimination directe, différentes des championnats où la régularité sur 38 matchs est cruciale. Malgré des investissements conséquents, inédits en Serie A, la Roma ne s’est jamais classée parmi les quatre premiers. Face aux grandes équipes, le bilan est maigre : quatre victoires en 28 confrontations, dont une seule cette saison contre un Naples réduit à dix joueurs, révélant une infériorité manifeste malgré des progrès en Europe.

L’identité tactique, talon d’Achille de la Roma

Le manque d’identité tactique de la Roma, et sa dépendance excessive envers Paulo Dybala pour la créativité, étaient évidents non seulement cette saison mais également la précédente. L’équipe semblait perdre de sa verve offensive en l’absence de Dybala, avec des schémas de jeu souvent inexistants. Ce fut notamment grâce à un but exceptionnel de La Joya contre Feyenoord que la Roma a pu progresser en Europa League. Sans cette réalisation, le parcours romain dans la compétition aurait pris fin bien plus tôt.

Ce contexte illustre une réalité frappante pour la Roma : dans le cadre de la Serie A, le club n’a pas la même capacité financière que des équipes telles que Tottenham ou Manchester United. Cette situation rend la construction durable plus ardue, sauf si l’on opte pour un style de jeu spécifique et une stratégie de recrutement cohérente. Dans ce climat, les progrès en championnat sont difficiles, d’où une dépendance accrue aux compétitions à élimination directe, un schéma que Mourinho a également suivi.

La Roma a terminé à la sixième place à deux reprises, un classement inférieur à celui atteint sous Paulo Fonseca. Associé à un bilan médiocre contre les grandes équipes et à un manque flagrant d’identité tactique, cela dresse un tableau peu reluisant des performances en championnat. L’analyse à long terme de cette période n’est guère plus encourageante. Cette tendance n’est pas nouvelle pour Mourinho, qui a connu des situations similaires à Manchester United et à Tottenham, suggérant qu’il excelle désormais principalement dans les compétitions à élimination directe. C’est pourquoi il demeure un choix attrayant pour une équipe nationale.

Il n’est pas certain que les propriétaires américains de la Roma aspiraient véritablement à un progrès en championnat. Néanmoins, l’impact de Mourinho sur le profil européen du club est indéniable et incontestable. Cependant, reste à savoir si son successeur disposera d’une base de style de jeu sur laquelle s’appuyer pour construire. Les perspectives semblent plutôt floues.


Billet rédigé par Sylvain R. (modifié le mardi 16 janvier 2024 à 14:19) Avatar photo

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