Le football tunisien en deuil suite au décès tragique de Nizar Issaoui

Le monde du football tunisien est en deuil après le décès tragique de Nizar Issaoui, joueur libre de 35 ans qui s’est immolé par le feu pour protester contre l’état policier en Tunisie. Des manifestations ont éclaté dans la région de Kairouan et rappellent la révolution tunisienne de 2010. Avant son geste fatal, il avait publié un message sur les réseaux sociaux accusant la police de l’avoir condamné à tort pour terrorisme suite à un différend sur le prix des bananes.
Tunisie : funérailles du footballeur Nizar Issaoui

Le monde du football tunisien est en émoi après l’annonce du décès de Nizar Issaoui, 35 ans, qui s’est immolé par le feu pour protester contre ce qu’il considérait comme un état policier en Tunisie, selon son frère Ryad, qui s’est confié à l’AFP.

Un geste de désespoir dans la région de Kairouan

Le drame a eu lieu dans le village d’Haffouz, situé dans la région centrale de Kairouan. Souffrant de brûlures au troisième degré, Nizar Issaoui a été transféré de l’hôpital de Kairouan à un établissement spécialisé dans le traitement des brûlures à Tunis. Malheureusement, les médecins n’ont pas réussi à lui sauver la vie.

Cette tragédie rappelle le geste désespéré de Mohamed Bouazizi, le vendeur ambulant qui s’était immolé en décembre 2010, déclenchant ainsi la révolution tunisienne et les soulèvements du Printemps arabe ayant renversé plusieurs régimes autoritaires au Moyen-Orient.

Des manifestations éclatent suite à la nouvelle

La mort de Nizar Issaoui a provoqué des manifestations dans les rues d’Haffouz jeudi soir, avec des jeunes lançant des pierres sur les forces de l’ordre qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. Les autorités n’ont pas encore réagi officiellement à ces événements.

  • Des centaines de personnes se sont rassemblées devant la maison de Nizar Issaoui, scandant : « Avec notre sang et notre âme, nous nous sacrifierons pour toi, Nizar ».
  • Des affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police lors de ses funérailles, avec des gaz lacrymogènes tirés par les forces de l’ordre, selon les médias locaux.

Au moment de son décès, Nizar Issaoui était joueur libre après avoir évolué dans différents clubs tunisiens, des divisions inférieures jusqu’à l’élite du football national.

Un acte désespéré annoncé sur les réseaux sociaux

Peu avant son geste fatal, Nizar Issaoui avait publié un message sur Facebook annonçant sa condamnation à la « mort par le feu » et affirmant ne plus avoir d’énergie. Il y mettait en cause l’état policier et annonçait l’exécution de sa sentence le jour même.

Selon les médias tunisiens, Nizar Issaoui aurait décidé de protester de manière extrême contre la police après avoir été accusé de « terrorisme » lorsqu’il s’était plaint de ne pas pouvoir acheter des bananes à moins de 10 dinars ($3.30) le kilogramme, soit le double du prix fixé par le gouvernement.

Une vidéo selfie, largement partagée sur les réseaux sociaux, montre Nizar Issaoui en train de crier : « Pour un différend avec un vendeur de bananes à 10 dinars, on m’accuse de terrorisme au commissariat. Du terrorisme pour une plainte à propos de bananes. »


Billet rédigé par Steven R. (modifié le samedi 15 avril 2023 à 16:44) steven

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