Javier Tebas et Nasser Al-Khelaifi, figures de proue de la Liga et du Paris Saint-Germain respectivement, n’ont jamais été réputés pour leur complicité. Les désaccords entre eux ont atteint leur paroxysme, se traduisant même par des confrontations judiciaires. Néanmoins, face à l’adversité commune que représente le projet de SuperLigue, ces deux personnalités semblent prêtes à mettre de côté leurs querelles.
Le projet controversé de SuperLigue a, paradoxalement, uni ces clubs dans un front commun contre lui. Malgré une tentative avortée de créer leur propre version de la SuperLigue, le PSG, appuyé par l’UEFA, s’est fermement opposé à cette initiative. En tant que président de la Liga, Tebas partage cette aversion, trouvant ainsi en Al-Khelaifi un allié de circonstance.
La lutte commune contre le péril de la SuperLigue
« Je choisis de conjuguer nos forces contre la SuperLigue, reléguant ainsi mes différends avec Al-Khelaifi à l’arrière-plan. Mon engagement est total contre la SuperLigue, bien que ma vision reste inchangée. Les ligues nationales sont menacées si nous ne réformons pas le système de gouvernance du football européen », confiait-il à L’Équipe.
Cependant, malgré cet objectif partagé, Tebas réfute toute idée de réconciliation avec le président du PSG. « Non, nous ne sommes pas devenus les meilleurs amis. Il est essentiel de savoir choisir ses combats. Mes différends avec Al-Khelaifi sont en pause. Ce que Florentino Perez (président du Real Madrid) souhaite, c’est me voir en conflit avec deux personnes : Al-Khelaifi et Aleksander Ceferin. Je refuse de le faire, mais cela ne signifie pas pour autant que j’adhère à toutes leurs actions », explique le président de la Liga. Il admet également avoir assoupli sa position vis-à-vis du PSG, qu’il a par le passé accusé de tricherie, reconnaissant une « évolution » du club champion de Ligue 1.
Une évolution perceptible au sein du PSG, selon Tebas
« Ces derniers mois, j’ai constaté que le PSG avait adopté une conduite plus acceptable. Ce n’est pas moi qui évolue, mais bien le PSG. Cela ne signifie toutefois pas que je partirai en vacances avec Al-Khelaifi de sitôt, ou que je l’accueillerai à bras ouverts ou encore que je jouerai au tennis avec lui », ajoute Tebas.
Cette détente apparente entre les deux dirigeants souligne la complexité des relations au sein du football européen, où les alliances peuvent se former contre des menaces mutualisées, malgré d’anciennes rancœurs.