La FIFA suspend provisoirement le président de la fédération espagnole Luis Rubiales

La suspension du Président de la Fédération Espagnole de Football, Luis Rubiales, jette une ombre sur la victoire de l’équipe féminine espagnole à la Coupe du Monde de la FIFA. Des actes jugés inappropriés ont conduit à des réactions en chaîne et des démissions au sein de la fédération, mettant en lumière les disparités de genre dans le football espagnol et compromettant la carrière de Rubiales ainsi que l’image du football espagnol.
La FIFA suspend Luis Rubiales pour 90 jours, le temps de l'enquête disciplinaire

La récente suspension de Luis Rubiales, le président de la Fédération Royale Espagnole de Football (RFEF), a jeté une ombre sur le triomphe de l’équipe féminine espagnole lors de la Coupe du Monde de la FIFA. Cette suspension survient après une victoire 1-0 contre l’Angleterre à Sydney, en Australie, et crée un climat de controverse. Évoquée par la FIFA elle-même, cette décision fait suite à des actions jugées inappropriées de la part de Rubiales, notamment un baiser non consenti donné à la joueuse Jenni Hermoso.

L’épisode a provoqué une onde de choc au sein du monde footballistique espagnol, alors que diverses parties, allant du gouvernement espagnol aux clubs de football et aux joueuses, ont exercé des pressions pour la démission de Rubiales. Le comportement de ce dernier a suscité des réactions virulentes, éclipsant ainsi le premier titre mondial remporté par l’équipe féminine d’Espagne.

Démissions en Cascade et intervention de la FIFA

Alors que Rubiales refuse obstinément de quitter son poste, la Fédération espagnole a déclaré que Pedro Rocha, le vice-président, assurera les fonctions de président par intérim. Cette décision intervient au milieu d’une vague de démissions au sein de la fédération, notamment celle de Rafael del Amo, vice-président en charge du football féminin. Plusieurs autres membres du staff technique ont également jeté l’éponge.

L’ampleur de la situation a atteint des dimensions internationales. Jorge Palacio, juge disciplinaire de la FIFA, a agi pour protéger les « droits fondamentaux » de Jenni Hermoso. Une injonction a été prononcée, interdisant à Rubiales de tenter de contacter Hermoso ou son entourage.

Le Haut Conseil du Sport Espagnol a déposé une plainte contre Rubiales pour des actes sexistes, soutenu par le Secrétaire d’État aux Sports, Víctor Francos. Si le tribunal accepte d’examiner l’affaire, Rubiales pourrait être suspendu temporairement en attendant la décision finale. Cette affaire révèle non seulement des comportements inacceptables au sein de la fédération, mais met également en lumière les défis liés à l’égalité des sexes dans le football espagnol.

Une carrière et des projets plus que compromis

La suspension de Rubiales a aussi des implications directes sur ses engagements futurs, y compris sa candidature à l’organisation de la Coupe du Monde 2030 conjointement avec le Portugal et le Maroc. L’homme, qui était également vice-président de l’UEFA, ne pourra plus assister aux réunions de l’UEFA ni participer aux votes pour les Championnats européens de 2028 et 2032. Son salaire annuel, s’élevant à environ 250 000 euros, pourrait aussi être menacé.

Il convient de noter que cette controverse survient après une autre affaire délicate ayant secoué le football espagnol : des chants racistes contre le joueur Vinicius Junior. Des individus avaient été arrêtés pour avoir proféré des insultes racistes contre le joueur.

Crise de confiance au sein de la fédération espagnole

La fédération espagnole, qui a précédemment augmenté le budget pour le football féminin de 3 millions à 28 millions d’euros, se trouve désormais au cœur d’une crise majeure. Divers sponsors et clubs, tels que le Real Madrid et Barcelone, ont dénoncé Rubiales et ont appuyé l’action du gouvernement pour son éviction.


Billet rédigé par Mathieu C. (modifié le samedi 26 août 2023 à 19:26) Mathieu

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