La FIFA accusée de fausses déclarations sur la Coupe du Monde neutre en carbone

La FIFA a été critiquée par le régulateur publicitaire suisse pour ses déclarations non fondées sur la neutralité carbone de la Coupe du Monde 2022 au Qatar. La FIFA n’a pas pu prouver ses affirmations et a été conseillée d’éviter de faire de telles déclarations à l’avenir. Des organisations environnementales ont déposé des plaintes contre la FIFA pour ses prétentions de neutralité carbone. Le Qatar a engagé des dépenses massives pour préparer la compétition, mais les conditions de travail des travailleurs migrants ont été largement critiquées.
Comment la Fifa a sous-estimé le bilan carbone des stades au Qatar

L’instance helvétique de régulation de la publicité dévoile les prétentions infondées de la FIFA

Contestant l’authenticité des déclarations de la FIFA concernant la neutralité carbone de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, le régulateur publicitaire de la Suisse a émis de sérieux doutes mercredi dernier. En dépit de ses assertions sur l’aspect « climatique neutre » de l’événement, la FIFA a été mise en défaut, incapable de fournir des preuves tangibles pour étayer ces affirmations, selon le jugement rendu par la Commission Suisse pour l’Equité, une organisation fédéralement reconnue. Ce verdict fait suite à des plaintes déposées par cinq pays.

La Commission a vivement conseillé à la FIFA d’éviter à l’avenir de faire des déclarations sans fondement, mettant un accent particulier sur la question de la neutralité carbone du tournoi de 2022 au Qatar. Face à ces recommandations, l’instance mondiale du football a réagi en affirmant qu’elle analyserait les conseils prodigués tout en soulignant qu’elle dispose d’un droit d’appel. Il convient de noter que la décision de la commission n’a pas de portée juridique.

Le lourd tribut écologique de la Coupe du Monde au Qatar

Le Qatar a engagé plus de 200 milliards de dollars dans un programme de construction décennal, majoritairement climatisé, pour préparer l’accueil de la compétition de football. L’émirat riche en gaz a ainsi compté sur l’utilisation de plusieurs centaines de milliers de travailleurs migrants, employés dans des conditions largement décriées.

Sur les huit stades utilisés, sept, dont un dont la façade est constituée de conteneurs d’expédition destinés à être démantelés ultérieurement, ont été construits dans et autour de Doha. Une nouvelle ville, Lusail, a également vu le jour, accueillant le stade qui a été le théâtre de la finale de la Coupe du Monde.

Des organisations environnementales pointent du doigt la FIFA

Des associations écologistes belges, britanniques, françaises, néerlandaises et suisses ont déposé des plaintes contre les prétentions de la FIFA d’un tournoi neutre en carbone auprès du régulateur publicitaire suisse.

La commission helvétique, située dans la ville d’origine de la FIFA, Zurich, a évalué les allégations selon lesquelles 3,63 millions de tonnes métriques de dioxyde de carbone avaient été compensées et que toutes les émissions liées au tournoi seraient à terme neutralisées. Selon la décision de la commission, la FIFA n’a pas prouvé ces compensations et n’a pas établi un plan définissant comment elle compenserait davantage les émissions.

Le mystère entourant les compensations carbone promises par la FIFA

La réalité des compensations de dioxyde de carbone promises par la FIFA reste floue pour le régulateur, qui se questionne sur la faisabilité même de ce niveau de compensation.

Dans une déclaration, la FIFA a admis que le changement climatique représente l’un des défis les plus urgents de notre époque. Elle s’est dite pleinement consciente des impacts que les événements de grande envergure ont sur l’économie, l’environnement naturel et les communautés. Tout en se donnant beaucoup de mal pour atténuer ces impacts, la FIFA s’efforce en même temps de maximiser les effets positifs de son tournoi le plus emblématique.

Une Coupe du Monde 2026 qui suscite déjà des interrogations

Il est prévu que la Coupe du Monde de 2026 se déroule dans 16 villes aux États-Unis, au Canada et au Mexique, accueillant 48 équipes au lieu de 32. Si 104 matchs se joueront au lieu de 64, ils se dérouleront cependant dans des stades déjà existants.

Après ces révélations concernant les affirmations contestées de la FIFA sur la neutralité carbone de la Coupe du Monde au Qatar, il est légitime de se poser des questions sur les engagements environnementaux pour l’édition 2026. Quelles mesures seront prises pour garantir que le tournoi sera réellement respectueux du climat ?

Les attentes sont grandes et la FIFA a le devoir de réviser ses politiques environnementales, non seulement pour sauvegarder son image, mais surtout pour assumer sa responsabilité envers notre planète. La transparence et la véracité des informations seront primordiales pour rétablir la confiance et garantir la soutenabilité de tels événements à l’avenir.


Billet rédigé par Francis T. (modifié le jeudi 8 juin 2023 à 11:54) francis

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