Lors d’une entretien accordé à l’émission Les Grandes Gueules du Sport, Antoine Koumbouaré, l’entraîneur du FC Nantes, a réitéré sa position concernant la pratique du Ramadan par ses joueurs. Tout au long de sa carrière d’entraîneur, Koumbouaré a mis en place une règle obligeant ses joueurs à rompre leur jeûne les jours de match pour être éligibles à la sélection de l’équipe.
Cette politique avait suscité une polémique la saison dernière, lorsque Koumbouaré, alors à la tête de Nantes, avait exclu l’international algérien Jaouen Hadjam, âgé de 21 ans, de l’équipe pour une rencontre à domicile contre le Stade de Reims.
Une gestion entre respect des convictions et exigences sportives
L’entraîneur s’était alors défendu en affirmant : « C’est son choix et je le respecte. Ce n’est pas une sanction, mais j’ai mes principes. » Il ajoutait : « Pendant la semaine, il n’y a aucun souci avec les joueurs jeûneurs. Je suis prêt à les accompagner si besoin. Nous savons que ce n’est pas une période facile. Mais les jours de match, il ne faut pas jeûner. Et ceux qui jeûnent ne font pas partie de l’équipe. Je ne veux pas qu’ils se blessent. »
Le coach a également souligné que d’autres joueurs musulmans avaient accepté ce « cadre » et avaient rompu leur jeûne pour jouer lors des matchs pour Nantes, y compris lors de la rencontre contre Reims. Aujourd’hui, face aux Grandes Gueules, le manager maintient fermement cette position.
« Il n’y a pas de sanction mais ils restent chez eux » – Antoine Koumbouaré
Koumbouaré déclare : « J’ai ma franchise et ma manière de procéder. Nous avons des joueurs responsables, qui assument leurs choix. » Il poursuit : « Quand nous doublons les séances d’entraînement, ceux qui observent le Ramadan ne font que la séance du matin, l’après-midi ils font ce qu’ils veulent. Jusqu’à présent, tout le monde est d’accord. »
En revanche, le jour du match, Koumbouaré argue que « Quand nous préparons un match, nous devons être unis, mais pour être ensemble sur le terrain cela signifie l’être aussi lors des repas du matin ou du déjeuner. »
Il a réitéré ne pas considérer son « cadre » comme une sanction, « Pour ceux qui ne veulent pas suivre la règle, il n’y a pas de sanction mais ils restent à la maison. Le joueur qui ne voulait pas, cela n’est arrivé qu’une fois. Nous avons eu une réunion avec sa mère, son agent, et il a pris sa décision de lui-même. Nous avons joué notre match. »
Le manager de Nantes a conclu en suggérant que sa position était soutenue par des avis médicaux, « Je pense, les médecins sont d’accord, que lorsque vous jouez en soirée, vous êtes plus fort quand vous avez bien mangé et bu. »
La question du jeûne demeure un sujet épineux en France, la Fédération Française de Football ayant été vivement critiquée pour son propre « cadre Ramadan », décrit par l’entraîneur de Red Star, Habib Beye, comme étant une « discrimination religieuse ».