À Francfort, Allemagne, l’utilisation de l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) continue de susciter débats et frustrations parmi entraîneurs, joueurs et supporters, phénomène déjà observé tout au long de la saison dans les compétitions de clubs. Introduite en 2016 par la FIFA, la VAR visait initialement à ne rectifier que les erreurs manifestes sans porter atteinte à la prérogative des arbitres de match, tout en rendant les décisions en moins de dix secondes.
Cependant, plusieurs années après son adoption, deux Coupes du Monde et deux championnats d’Europe, les controverses, notamment dans les matchs de la Premier League anglaise, semblent contredire ces objectifs. Kasper Hjulmand, entraîneur de l’équipe danoise, exprime sa désillusion, particulièrement après une défaite 2-0 contre l’Allemagne, une rencontre marquée par des décisions cruciales assistées par la technologie, gérées par des officiels anglais.
Des décisions technologiques qui renversent le cours des matchs
Un but de Joachim Andersen, initialement accepté puis annulé pour hors-jeu, suivi d’un penalty sifflé contre lui pour une main, a inversé le cours du jeu, transformant un avantage potentiel en un retard. Andersen, jouant habituellement pour Crystal Palace en Angleterre, connaît bien le travail de l’arbitre Michael Oliver et de l’expert VAR Stuart Attwell, et ne cache pas sa frustration face à ces décisions qui semblent désormais piloter le déroulement des matchs.
La mise en œuvre de la VAR, ainsi que le système de détection automatisée du hors-jeu, ont été salués pour leur efficacité par Roberto Rosetti, responsable de l’arbitrage à l’UEFA. Cependant, malgré une moyenne de 46 secondes pour traiter les hors-jeux et de 96 secondes pour l’ensemble des interventions de la VAR, ces durées dépassent largement l’objectif initial de quelques secondes fixé par la FIFA pour ne pas interrompre le flux du jeu.
Les lois du football, en constante évolution, alimentent les débats
La législation sur les mains et les hors-jeux peut être amendée lors de la réunion annuelle du panel de l’IFAB, composé de la FIFA et des quatre fédérations britanniques de football. Malgré les critiques et les frustrations liées à la VAR, un vote récent des clubs de la Premier League a montré un fort soutien pour son maintien, avec 19 votes pour et un contre. Cette technologie, bien qu’originellement controversée, est perçue comme un progrès par certains, comme Julian Nagelsmann, entraîneur de l’équipe d’Allemagne, qui estime que la VAR apporte une plus grande équité dans le traitement des situations de jeu.
La technologie continue d’évoluer et de modeler le paysage footballistique, oscillant entre avancées technologiques et préservation des traditions du jeu. Les épopées controversées de l’histoire du football, telles que le célèbre « but de la main de Dieu » de Diego Maradona en 1986, illustrent bien les défis et les dilemmes que la technologie s’efforce de résoudre, tout en en créant de nouveaux.