Confrontation judiciaire annoncée entre Amélie Oudéa-Castéra et Noël Le Graët
Dans les premiers mois de l’année 2023, les désaccords entre Amélie Oudéa-Castéra, ex-ministre des Sports, et Noël Le Graët, ancien dirigeant du football français, ont capté l’attention médiatique. Ces tensions culmineront finalement en un affrontement juridique, prévu pour décembre 2024. D’après des sources judiciaires révélées récemment, l’ancienne ministre comparaîtra les 3 et 4 décembre devant la Cour de justice de la République (CJR) pour répondre à des accusations de diffamation lancées par Le Graët, une information initialement partagée par Ouest-France.
L’affaire sera jugée par la formation de jugement de la CJR, qui est la seule instance capable de juger les ministres pour des actions réalisées durant leur mandat. Ce procès découle d’une plainte de Noël Le Graët, déposée le 24 avril 2023, suite à des déclarations faites les 15 février et 5 mars 2023 par Oudéa-Castéra.
L’audit controversé qui a accéléré la chute de Le Graët
Noël Le Graët a quitté son poste à la Fédération française de football en février 2023, après onze ans à sa tête. Cette démission a été précipitée par un rapport d’audit sévère réalisé par l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), qui critiquait sa gestion et relevait des comportements inappropriés envers les femmes. Selon les inspecteurs, Le Graët avait perdu toute légitimité pour diriger et représenter le football en France.
Peu après son retrait, son avocat, Me Thierry Marembert, a riposté en déposant une plainte, accusant Oudéa-Castéra de déclarations mensongères concernant le contenu de ce rapport. En effet, la synthèse publiée le 15 février évoquait des communications ambiguës, certaines à caractère explicitement sexuel, contrastant avec le contenu complet du document.
Une issue judiciaire encore incertaine
La procédure judiciaire en matière de presse, souvent automatique après une accusation de diffamation, inclut la nomination d’un juge d’instruction et la mise en examen de l’accusé. Toutefois, la CJR possède une approche légèrement différente, car sa commission des requêtes peut décider des mesures à prendre concernant les plaintes reçues. À plusieurs occasions, notamment en février dernier lors d’une plainte du footballeur Karim Benzema contre Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, cette commission a rejeté des accusations, jugeant que les faits de diffamation n’étaient pas clairement établis.