Gérald Darmanin face aux interrogations sur les transactions du PSG
L’affirmation de Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, a été claire lors de son apparition sur BFM TV le 29 mars 2018. Interrogé sur les allégations contenues dans l’ouvrage « PSG, les dessous d’une révolution », il réfutait toute intervention irrégulière dans le transfert de Neymar au PSG, évoqué par le groupe Paris United. « Tout s’est fait dans le cadre des lois fiscales de la République. »
« Il n’y a eu aucune espèce de faveur fiscale, comme si on pouvait imaginer qu’il y aurait eu une adaptation avec les lois de la République. Il y a des lois fiscales et sociales, et M. Neymar paye ce qu’il doit payer », déclarait-il à Ruth Elkrief, esquissant un sourire face à cette question. « Il vaut mieux que M. Neymar paye ses impôts en France plutôt qu’il aille jouer ailleurs dans un autre pays. »
Les enquêtes judiciaires pointent vers un possible trafic d’influence
En dépit des dénégations de Gérald Darmanin, les autorités judiciaires maintiennent leur attention sur le transfert de l’icône brésilienne, avec l’ouverture d’une information judiciaire pour trafic d’influence dès février. Selon les informations de plusieurs organes de presse, dont Mediapart et Le Monde, l’influence de Darmanin aurait été cruciale pour alléger les charges fiscales potentiellement dues par le PSG, évitant ainsi le paiement de plusieurs dizaines de millions d’euros.
En plein cœur de cette controverse se trouve Hugues Renson, ancien député LREM et ex-vice-président de l’Assemblée nationale, mis en examen le 5 septembre pour trafic d’influence. Accusé d’avoir utilisé son statut pour aider le PSG en échange de bénéfices personnels, notamment des accès privilégiés au stade pour lui et sa famille, Renson est depuis placé sous contrôle judiciaire.
L’implication de Hugues Renson et les réactions du PSG
Le 25 janvier, lors d’une perquisition, le téléphone de Renson est saisi. Les enquêteurs découvrent des échanges de messages avec Jean-Martial Ribes, directeur de communication du PSG, pressant Darmanin d’intervenir auprès de Bercy pour faciliter les négociations fiscales. Pour acquérir Neymar, le PSG devait s’acquitter d’une clause libératoire de 222 millions d’euros, mais souhaitait éviter un surplus fiscal conséquent.
« Du nouveau, monsieur le ministre ? » interrogeait Renson. Les réponses de Darmanin étaient prometteuses, indiquant des avancées dans les discussions. Finalement, le PSG bénéficiera de deux rescrits fiscaux de la part du fisc et de l’Urssaf d’Île-de-France, libérant ainsi le club de charges additionnelles. « Ça se termine », concluait Darmanin.
Les répercussions des actions de Jean-Martial Ribes
Le rôle d’intermédiaire de Renson a également amené à des remerciements de la part de Ribes, en août 2017, pour l’accès privilégié au Parc des Princes et d’autres avantages pour ses fils. À ce jour, seul Jean-Martial Ribes a été mis en examen dans cette affaire, lui qui a quitté ses fonctions au PSG en 2022. Devant les autorités, il a nié toute irrégularité dans ses actions.
Le juge en charge du dossier poursuit ses investigations pour déterminer si les démarches entreprises par Darmanin et son ancien directeur de cabinet pourraient être qualifiées de trafic d’influence. Des perquisitions ont été menées au ministère de l’Economie et des Finances, particulièrement dans le bureau autrefois occupé par Jérôme Fournel, soulignant l’ampleur de l’enquête en cours.