Les Jeux Paralympiques offrent une vitrine exceptionnelle pour des disciplines souvent éclipsées par les sports mainstream, telle que le cécifoot. Ce sport, pratiqué par des athlètes déficients visuels, exige un silence absolu dans les gradins pour permettre une concentration optimale.
Dans cette discipline peu commune, la vue du ballon est inaccessible aux joueurs qui doivent alors s’appuyer sur leur ouïe aiguisée. Lors d’une session ouverte au public, une spectatrice s’étonne : « Essayer de jouer les yeux bandés, je me sentirais totalement désorientée ». Ces exhibitions servent aussi de préparation avant l’entrée en lice officielle. À Paris, les bruits de fond constitueront un challenge supplémentaire.
Navigation sonore et préparation mentale sur le terrain de jeu
Sur le terrain, les sons dominent l’expérience de jeu. Les ballons, munis de clochettes, les cris et les instructions des guides sont essentiels pour l’orientation des joueurs. Frédéric Villeroux, membre de l’équipe nationale, partage : « L’audition est cruciale, mais le traitement de ces informations par notre cerveau l’est tout autant ». En dehors des compétitions, ces athlètes mènent des professions aussi diverses qu’avocat, kinésithérapeute ou accordeur de pianos, démontrant une polyvalence remarquable.
Les gardiens de but, seuls voyants de l’équipe, voient leurs camarades comme des héros inspirants. Alessandro Bartolomucci, gardien, témoigne de leur admiration : « Leur parcours de vie est impressionnant, ce sont de véritables modèles de résilience hors du terrain ».