À l’aube de ses 56 ans, Aleksander Ceferin, au visage émacié, se démarque des illustres dirigeants sportifs tels que Michel Platini, Gianni Infantino ou encore Thomas Bach. Cet avocat méconnu, élu en 2016 à la tête de l’UEFA, se définissait d’emblée comme «un homme d’équipe» et de dialogue, loin de l’image du «showman».
Un parcours sportif discret avant son ascension à l’UEFA
Avant de diriger l’UEFA, Ceferin a gravi les échelons en présidant la Fédération slovène dès 2011 et en dirigeant un club de futsal, le FC Litija. Sa connaissance de l’UEFA se limitait alors à sa commission juridique. Ce parcours atypique lui a permis de toucher les petites fédérations dans un football européen souvent dominé par une poignée de sélections et de clubs.
Des réformes et une gestion sereine
En près de sept ans, Ceferin a su asseoir sa légitimité en mettant en œuvre des réformes de gouvernance, dont la limitation à trois mandats de quatre ans pour le président. Il devrait donc céder sa place en 2027. Par ailleurs, il a initié une nouvelle formule des compétitions européennes de clubs dès 2024 et une réforme du fair-play financier.
Des affrontements avec Gianni Infantino et la menace de la Super Ligue
Le président de l’UEFA a su tenir tête à Gianni Infantino sur le calendrier international, s’opposant à l’élargissement du Mondial des clubs et à une Coupe du monde tous les deux ans. Pourtant, au printemps 2021, Ceferin a failli être le fossoyeur du football européen de clubs en ne voyant pas venir la trahison de douze dirigeants.
Les patrons de six clubs anglais, trois clubs italiens et trois clubs espagnols ont tenté de lancer leur propre compétition privée, la Super Ligue, le jour même de la présentation d’une réforme de la Ligue des champions. Le projet avorté en 48 heures, Ceferin a reconnu avoir été «naïf», préférant toutefois cette naïveté à la tromperie.
Concilier les intérêts pour assurer la pérennité
Le Slovène doit ménager les intérêts de tous, y compris ceux du patron du Paris SG, Nasser Al-Khelaïfi, qui a succédé à Andrea Agnelli à la tête de l’ECA.
Cependant, Ceferin peut se montrer intransigeant, comme lorsqu’il a exigé que les 12 pays-hôtes de l’Euro s’engagent à accueillir du public en pleine pandémie, au dé triment de Bilbao et Dublin qui se préparaient pourtant depuis des années à accueillir la compétition.
Un avenir incertain pour l’UEFA
Aleksander Ceferin, en quête d’un nouveau mandat, doit continuer à gérer les enjeux multiples du football européen. Entre les convoitises et les fractures souterraines qui subsistent, le Slovène doit veiller à la stabilité de l’UEFA et à la satisfaction des différentes parties prenantes. La question reste donc de savoir si Ceferin saura relever ces défis et assurer la pérennité de l’organisation.